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InformationsPublié le 27 janvier 2025

Création du centre de compétences Intelligence artificielle et Simulation

Dans le domaine des technologies de défense et de sécurité comme ailleurs, l’intelligence artificielle et la simulation prennent de l’ampleur. Afin de suivre ces tendances et de susciter des idées et des solutions innovantes pour les institutions chargées de la sécurité de l’État, armasuisse Sciences et technologies (S+T) a créé un centre de compétences pour l’intelligence artificielle et la simulation. Dans le premier entretien de cette série en deux parties, Michael Rüegsegger, responsable du centre de compétences, nous en dit plus sur son travail et les objectifs du centre.

Entretien avec Michael Rüegsegger, responsable du centre de compétences Intelligence artificielle + Simulation chez armasuisse Sciences et technologies ; mené par Moana Häfeli, état-major, Sciences et technologies

Michael Rüegsegger dans le simulateur, des lunettes de RV sur les yeux.

En bref

Le centre de compétences Intelligence artificielle (IA) et Simulation d’armasuisse Sciences et technologies (S+T) a pour objectif de développer et de transférer des solutions innovantes pour les institutions chargées de la sécurité de l’État. Dans cette série d’entretiens en deux parties, les experts d’armasuisse S+T et de l’armée évoquent le rôle du nouveau centre de compétences IA et Simulation, la coopération à l’échelle de la Confédération ainsi que les opportunités et défis que présentent l’IA et la simulation.

Cher Michael, dans le cadre d’armasuisse 4.0, tu as été chargé début 2024 d’élaborer un plan de développement pour le centre de compétences Intelligence artificielle (IA) et Simulation. Celui-ci est en place depuis septembre dernier. Quel est le rôle de ce nouveau centre de compétences au sein d’armasuisse Sciences et technologies (S+T) et quelles lacunes peut-il combler ?

Le rôle du centre de compétences pour l’IA et la simulation est le développement et le transfert de solutions innovantes pour les institutions chargées de la sécurité de l’État. Nous travaillons en étroite collaboration avec les utilisateurs finaux de tous les offices fédéraux au sein du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS). Nous développons des solutions techniques afin qu’ils puissent faire face de manière optimale aux défis qu’ils rencontrent. Nous élaborons des bases scientifiques théoriques ou testons des produits commercialisables, mais nous apportons aussi des solutions innovantes sur le terrain et nous les testons auprès des utilisateurs finaux. En plus d’assurer les bases scientifiques et les tests, nous comblons ainsi les lacunes en matière d’innovation.

Un centre de compétences S+T accompagne les partenaires internes dans l’exploitation des connaissances technologiques pour créer des solutions innovantes.

Comment se présentent ces défis ? Peux-tu donner un exemple ?

Aujourd’hui, l’environnement de simulations de l’armée comprend un grand nombre de simulateurs, qui sont exploités comme des silos. Cette architecture ne permet pas des simulations communes à toutes les forces armées et à toutes les sphères d’opération pour le développement des forces armées, l’appui à l’engagement ou l’instruction. Nous travaillons à résoudre ce problème en collaboration avec le centre de compétences Simulation de la défense. Nous mettons au point un environnement de simulation global sur différents sites qui puisse permettre à la troupe de s’entraîner et d’analyser une mission communément dans toutes les sphères opérationnelles.

Dans le domaine de l’IA, le plus grand défi consiste actuellement à rendre la prise de décision militaire plus efficace et plus robuste. À cette fin, nous étudions avec le commandement Cyber l’intégration d’agents intelligents pour aider l’état-major et les commandants à prendre des décisions.

Michael Rüegsegger se tient debout devant un simulateur

Le centre de compétences a pour but de développer des solutions innovantes. Qui exactement bénéficie du travail effectué par le centre de compétences, qui sont ses « clients » ?

Le principal avantage pour les utilisateurs finaux de tous les offices fédéraux au sein du DDPS est que nous travaillons avec eux pour développer, tester et transférer des solutions novatrices sur le terrain. De plus, nos collègues au sein d’armasuisse en bénéficient également parce que nous les aidons à traduire les bases scientifiques en applications utilisables (et à les exploiter).

Quels services proposez-vous à vos clients et partenaires ? Disposez-vous d’infrastructures spéciales pour cela ?

Notre principal service consiste à développer des démonstrateurs, à faire des expériences avec et à les tester avec les utilisateurs finaux. Pour ce faire, nous exploitons un laboratoire d’IA et de simulation à Thoune, qui nous permet d’affiner les Use Cases des utilisateurs finaux et de vérifier la faisabilité technique et les bénéfices à un stade précoce, en collaboration avec nos partenaires issus des hautes écoles, de l’industrie ou des forces armées et organisations étrangères. Souvent, les utilisateurs finaux formulent leurs problématiques de façon vague ou ont du mal à se représenter l’utilité d’une nouvelle solution. Expérimenter ensemble en laboratoire évite dans la plupart des cas de générer papier sur papier ou d’organiser des ateliers interminables.

Par ailleurs, nous sommes le point de contact central au sein du DDPS. Cela signifie que nous gérons et coordonnons toutes les activités liées à la technologie dans le domaine de l’IA et de la simulation pour les applications de sécurité. Il s’agit par exemple de fournir des conseils techniques à la troupe pour lancer de nouveaux projets ou de transmettre des connaissances spécialisées aux partenaires et à l’industrie pour transformer les démonstrateurs en produits. Par ailleurs, nous assurons une veille technologique et commerciale afin d’identifier les évolutions à un stade précoce et de les inclure dans les projets en temps utile.

En quoi le centre de compétences IA + Simulation est-il différent des autres centres de compétences internes à la Confédération ? Par exemple, du centre de compétences Sciences des données de l’Office fédéral de la statistique (OFS) ou du centre de compétences Simulation de l'armée ?

Le centre de compétences Sciences des données de l’OFS soutient et conseille d’autres unités administratives dans la mise en œuvre de projets d’IA et de données pour des applications administratives afin d’optimiser les processus d’affaires internes à la Confédération. En ce qui nous concerne, nous nous concentrons sur le développement et le transfert de solutions innovantes dans le domaine de la sécurité. Nous sommes donc complémentaires.

Le centre de compétences Simulation de l'armée est responsable du pilotage du développement du paysage de simulation en fonction des besoins globaux de l’armée. Ce sont nos partenaires au sein de la défense et ils nous orientent de façon ciblée en nous communiquant les besoins de la troupe dans le domaine de la simulation.

Michael Rüegsegger dans le simulateur, des lunettes de RV sur les yeux.

Comment envisages-tu la collaboration au sein d’armasuisse S+T ? Et au sein d’armasuisse ?

Au sein d’armasuisse S+T, le centre de compétences fait office de « point d’entrée » central pour toutes les demandes de nature technologique dans le domaine de l’IA et de la simulation. Nous menons et coordonnons toutes les activités et ciblons spécifiquement au besoin les domaines spécialisés d’autres clusters. Cela assure une coopération interdisciplinaire dans le domaine de l’IA et de la simulation.

À l’échelle d’armasuisse, nous avons le rôle de partenaire technologique. En fonction des besoins, les personnes peuvent faire appel à nous de façon ciblée pour des conseils techniques dans le cadre de projets d’acquisition.

Comment se déroule la coopération avec les clients et les partenaires extérieurs à armasuisse ?

Nous sommes actuellement en train de désigner une personne de contact pour chaque office fédéral au sein du DDPS. Elle nous relayera les demandes et les commandes de façon ciblée et coordonnée. Grâce à des échanges réguliers avec les personnes de contact, nous veillerons également à ce que les informations sur nos activités circulent librement et à ce que les synergies entre les différents bureaux fédéraux soient exploitées de manière optimale.

Quels sont tes attentes et tes objectifs vis-à-vis de la collaboration future et du développement à long terme du centre de compétences ?

J’espère une collaboration simple, non bureaucratique et ciblée pour fournir ensemble des solutions innovantes dans le domaine de l’IA et de la simulation. L’objectif est de constituer une équipe performante d’experts qui construisent des partenariats fondés sur la confiance et développent avec les utilisateurs finaux des solutions pragmatiques pour relever les défis actuels et futurs.

Merci du temps que tu nous as accordé.

Vers la deuxième partie de la série d'entretiens :

Le simulateur d’avion d’armasuisse S+T dans le SimLab

7 février 2025

Création du centre de compétences Intelligence artificielle et Simulation – Partie 2

Dans la deuxième partie de l’entretien sur le nouveau centre de compétences IA et Simulation d’armasuisse Sciences et technologies (S+T), Adrian Christ, Business owner doctrine cmdt Cyber, et Martin von Niederhäuser, chef du centre de compétences Simulation de l’armée, discutent de l’importance de l’IA dans leur domaine de travail, des opportunités de coopération à l’échelle fédérale et des attentes vis-à-vis du nouveau centre de compétences.