SimLab : le démonstrateur d’un paysage de simulations homogène pour l’armée
Pour que l’armée et les autres autorités chargées de la sécurité puissent entraîner leur disponibilité opérationnelle, des instructions régulières sont nécessaires. Celles-ci sont de plus en plus effectuées au moyen de simulations. Le laboratoire de simulation d’armasuisse Sciences et technologies (S+T) aide l’armée à uniformiser les différents simulateurs actuels. Grâce à lui, des exercices parfois coûteux peuvent être entraînés en amont et une contribution au développement durable peut être apportée. Des simulations pouvant bénéficier de ce nouveau concept sont également utilisées dans la planification de l’armée et pour l’appui à l’engagement.
Anela Ziko, état-major ; Adrian Schneider et Matthias Sommer, intelligence artificielle et centre de simulation, Sciences et technologies
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Avec le démonstrateur « SimLab », armasuisse Sciences et technologies poursuit une approche homogène en ce qui concerne les applications de simulation utilisées à des fins d’instruction. Cela permet de tester des scénarios pour plusieurs sphères d’opération, quel que soit le lieu. L’instruction gagne de ce fait en efficacité et des économies sont réalisées au niveau des ressources.
Le Commandement de l’instruction planifie et contrôle la formation homogène des militaires et en assume donc la responsabilité. Le recours à des simulations fait également partie de l’instruction. Ainsi, l’armée utilise aujourd’hui déjà de nombreuses installations de simulation adaptées aux besoins d’instruction spécifiques, par exemple pour l’instruction en formation, pour les exercices de conduite et de tir ou encore dans le domaine de la formation au commandement tactique. Comme ces applications de simulation ne sont pas encore interconnectées, elles ne conviennent pas aux exercices communs à plusieurs sphères opérationnelles. De plus, ce paysage des simulations hétérogène repose sur différentes bases logicielles, en conséquence de quoi des développements multiples parfois coûteux sont nécessaires. La situation est similaire dans les domaines de la planification de l’armée et de l’appui à l’engagement. Pour remédier à ces mauvaises conditions, le commandement de l’instruction a confié une étude à armasuisse Sciences et technologies en 2020.
Les différentes applications sont remplacées par un seul environnement de simulation
L’objectif de cette étude était de déterminer à quoi pourrait ressembler un paysage de simulations homogène. Des solutions logicielles pouvant supporter un large éventail de logiciels (appelé Holistic Simulation Environment, HSE) ont ainsi été identifiées. Ces solutions disponibles sur le marché présentent des interfaces standardisées et une architecture ouverte. De plus, elles sont déjà utilisées actuellement pour des applications de simulation dans d’autres pays de l’OTAN et permettent de ce fait un rattachement international potentiel. Leur structure modulaire, également appelée architecture Plugin, constitue un autre avantage. Elle permet d’intégrer de multiples applications et données, par exemple le paysage swisstopo existant.
Un environnement de simulation interconnecté : le SimLab
L’étude a posé la première pierre de l’actuel laboratoire de simulation, appelé SimLab. Sur le site de Thoune, dix stations équipées d’écrans, d’un équipement de gaming et d’un serveur performant sont actuellement connectées à une grande installation de simulation. Le SimLab n’est pas un produit disponible dans le commerce, mais un démonstrateur qui a été développé pour les besoins spécifiques de l’armée. Des essais internes ont révélé que cet environnement de simulation SimLab offre une plateforme d’entraînement efficace et conviviale.
À Thoune, il est donc maintenant possible d’examiner et d’évaluer dans un environnement de simulation unique différentes applications de simulation de l’Armée suisse par rapport à leur aptitude du point de vue du développement des forces armées (CD&E), de l’appui à l’engagement ainsi que de l’instruction et de l’entraînement. Le SimLab peut être considéré comme une installation de simulation adaptative de premier plan. Il permet d’intégrer de façon simple et indépendante à l’environnement de simulation de nouveaux éléments tels que des propriétés de système ou des systèmes spécifiques, puis de les tester directement.
Premières expériences avec SWISSINT
SWISSINT, le centre de compétences de l’Armée suisse pour les interventions à l’étranger, montre de façon exemplaire les avantages d’un paysage des simulations interconnecté. Il forme les observatrices et observateurs militaires pour les opérations internationales. Désormais, l’instruction est partiellement dispensée dans le BattleLab, une extension du SimLab qui a été développée dans le cadre d’une collaboration entre armasuisse S+T et SWISSINT. Cet environnement permet, grâce à des simulations virtuelles, de préparer d’onéreux modules d’entraînement en direct. Cette expérience a suscité un grand intérêt auprès des participantes et participants. Et de la part de l’organisation aussi, l’instruction via la simulation peut être considérée comme extrêmement efficace et efficiente. Des projets similaires sont également en train d’être planifiés avec d’autres parties importantes de l’armée.
La durabilité grâce aux possibilités de simulation
Grâce au SimLab, il est possible de connecter sans trop d’efforts des sites et des applications de simulation ainsi que de s’entraîner à des scénarios impliquant plusieurs sphères opérationnelles puis de les analyser. De plus, il s’agit d’une préparation efficace à de coûteux exercices sur le terrain, étant donné que ceux-ci peuvent ensuite être effectués de manière plus ciblée et en préservant davantage les ressources. Cela permet de gagner du temps et dans une certaine mesure, de réduire les émissions, vu que pour certains modules d’entraînement, des trajets peuvent être évités, et que parfois, les vols et les courses d’entraînement réels peuvent être remplacés. Comme beaucoup d’applications de simulation différentes adaptées à diverses exigences sont maintenant intégrées dans un seul environnement de simulation, avec l’utilisation de bases de données communes, les développements multiples liés à un même besoin ne sont plus nécessaires.
Grâce à l’architecture Plugin, il est en outre possible de réagir rapidement et sans complication à l’évolution des besoins tels que les opérations communes à toutes les forces armées. Ainsi, des applications de simulation peuvent être connectées avec relativement peu d’efforts, même à l’international, et des entraînements peuvent être organisés au niveau de plusieurs États. Comme le SimLab est un démonstrateur destiné à acquérir des connaissances, les exercices effectués permettent de définir plus concrètement les divers besoins et exigences et ainsi de réduire considérablement les risques liés à un projet pour un produit final.
Conclusions
Le SimLab est entre autres une étape importante de la modernisation du système d’instruction de l’armée, qui évolue dans le sens d’une plus grande efficacité et durabilité. Il montre comment la technologie et l’innovation peuvent contribuer à améliorer la qualité de l’instruction compte tenu de l’aspect relatif à la durabilité.
Infobox
Simulations constructives
Dans les simulations constructives, l’environnement, les systèmes et les personnes sont simulés. Les utilisatrices et utilisateurs testent des configurations de l’extérieur en définissant les paramètres et les contraintes.
Simulations virtuelles
En cas de simulation virtuelle, les systèmes virtuels sont directement contrôlés en temps réel par l’utilisatrice ou l’utilisateur dans un environnement virtuel. On parle aussi de « Human-in-the-Loop ».

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