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InformationsPublié le 24 octobre 2025

La confiance par le contrôle : comment Daniel Rölli fait de la qualité un travail d'équipe

La qualité se construit dès le départ, et pas seulement lors du contrôle final. C’est pourquoi Daniel Rölli, Gestionnaire de projet Gestion de la qualité SMHE, vérifie minutieusement chaque livraison et travaille en amont avec son équipe pour prévenir les erreurs si possible. Dans l’interview, il explique pourquoi la confiance résulte du contrôle, quels détails posent souvent problème et comment son équipe privilégie la qualité à la quantité même lorsqu’il s’agit de volumes importants.

Fabio Winkelmann, Domaine spécialisé Communication, État-major stratégique

Portrait Daniel Rölli

Daniel, tu es souvent le premier à contrôler les pièces du SMHE qui ont été livrées. À quoi vois-tu qu’une chose ne va pas?

Si la livraison que je contrôle a été exécutée différemment de l’échantillon de préproduction envoyé, je le constate tout de suite. Il en va de même si des points critiqués sur les échantillons n’ont pas été corrigés dans la livraison.

En quoi consiste pour toi l’assurance qualité, comparée au contrôle, et à quelles idées fausses es-tu souvent confronté dans ce domaine?

Pour moi, l’assurance qualité consiste à éviter d’emblée les erreurs plutôt que de les détecter seulement après coup. Elle s’accompagne de contrôles systématiques des échantillons de préproduction et de prototypes série, de contrôles sporadiques lors des livraisons, de normes de processus claires, d’améliorations continues et d’une étroite collaboration au sein de l’équipe. Ainsi, nous nous assurons que les processus s’améliorent en continu et que les produits répondent à coup sûr aux exigences. Une idée fausse courante consiste par exemple à croire que la qualité des fournisseurs se maintient automatiquement d’une année sur l’autre. Ou qu’un simple contrôle est suffisant, alors qu’il s’agit d’optimiser les processus de façon active.

Nous travaillons avec des priorités claires, des processus standardisés et une culture d’échange ouvert et de soutien mutuel.

Au vu des énormes volumes en jeu, comment votre équipe parvient-elle à privilégier systématiquement la qualité à la quantité et à se soutenir mutuellement?

Notre équipe qualité Textiles compte trois personnes: moi-même, un «vieux briscard», et mes deux collègues qui ont rejoint l’équipe cette année. Nous répartissons les contrôles qualité au niveau de la tenue, de la confection à matériaux lourds et des tissus en fonction de nos points forts respectifs. Jusqu’à la fin de cette année, nos collègues de la Technique nous aident encore à contrôler les articles SMHE.


De sorte à privilégier systématiquement la qualité à la quantité face au nombre élevé d’articles et de pièces, notre équipe mise sur des objectifs précis, une communication transparente, une relation de confiance et une culture d’équipe positive et vivante. Il faut aussi une bonne répartition des rôles, des structures de communication bien rodées, un échange régulier et un renforcement du sentiment d’appartenance. En bref: nous travaillons avec des priorités claires, des processus standardisés et une culture de l’échange ouvert et du soutien mutuel, de sorte que la qualité soit toujours au premier plan lorsque les quantités sont importantes.

Y a-t-il un vêtement ou un détail est particulièrement souvent recalé lors des contrôles, et pour quelle raison?

Les articles les plus complexes sont ceux qui comportent des bandes ou des lettres réfléchissantes, car ces dernières doivent être bien fixées sur le tissu afin de garantir leur maintien après plusieurs lavages. Dans le même ordre d’idée, on trouve les articles munis de coutures scellées, c’est-à-dire des coutures collées avec du ruban adhésif pour devenir imperméables. Ce processus est particulièrement délicat car lors du scellage, un très grand nombre de paramètres doivent être respectés.

Si tu devais résumer le contrôle qualité du SMHE en une phrase, que dirais-tu?

Le contrôle qualité du SMHE est une collaboration structurée, transparente et basée sur le risque, avec des priorités claires, des processus standardisés et une détection précoce des erreurs de sorte à privilégier la qualité à la quantité.

Dans la tension entre les normes, les procédures de test et l’évaluation individuelle, il est important de combiner des lignes directrices claires avec une flexibilité pragmatique.

Entre les normes, les procédures de contrôle et l’évaluation individuelle, comment jongles-tu entre tous ces différents intérêts? As-tu vécu des situations où cela s’est avéré particulièrement difficile?

Lorsque l’on se trouve à la croisée d’intérêts potentiellement contradictoires entre normes, procédures de contrôle et évaluation personnelle, il s’agit de combiner des lignes directrices claires et de la souplesse pragmatique.
Des situations difficiles apparaissent souvent lorsque:

  • les normes sont vagues ou sujettes à interprétation, et qu’il n’existe pas consignes claires,
  • des procédures dérogatoires doivent être utilisées sous la pression et en l’absence d’informations suffisantes,
  • l’on introduit de nouveaux matériaux, processus ou technologies pour lesquels les méthodes de contrôle établies ne sont pas efficaces,
  • l’évaluation des risques est soumise à des critères subjectifs (p. ex. exigences esthétiques vs sécurité fonctionnelle).

Dans de tels cas, il convient de se référer à des critères d’évaluation précis, de réduire les incertitudes par le biais d’essais appropriés, de procéder à des échantillonnages supplémentaires et de documenter la décision de manière exhaustive et transparente.

Dans ta pratique du contrôle qualité, y a-t-il une expérience qui t’a particulièrement marqué? Parce qu’une chose ne s’est pas du tout déroulée comme ce qui était prévu, par exemple.

Une fois, nous avons reçu une livraison de t-shirts. Comme à l’habitude, nous avons réalisé un contrôle sporadique pour toutes les tailles, pour vérifier notamment la largeur de l’encolure. Nous avons alors remarqué que celle-ci était largement en dehors de la tolérance. En cause: l’encolure, qui avait été réalisée différemment des échantillons de préproduction que nous avions contrôlés et validés.

Comment restes-tu concentré même lors de tâches de routine à forte cadence? As-tu des rituels, des lieux ou des outils qui t’aident?

Pour moi, il est très important de bouger. Je veille à me lever régulièrement et à me déplacer, surtout lorsque je reste assis longtemps à mon bureau ou que je contrôle des livraisons en station debout. Dans ma vie personnelle, je trouve mon équilibre dans les voyages, les événements culturels, ou tout simplement en me rendant dans un bon restaurant.