Reporting annuel Programmes de recherche Systèmes sans pilote / Robotique et Spatial
Les reportings annuels concernant les programmes de recherche « Systèmes sans pilote / Robotique » et « Spatial » d’armasuisse Science et technologies ont eu lieu le mardi 6 juin 2023 à Thoune. Il s’agissait d’un événement interne au DDPS qui a permis à environ 80 spécialistes d’échanger des informations détaillées.
14.06.2023 | Lucas Ballerstedt, domaine spécialisé Innovation et processus, armasuisse Science et technologies

Les reportings annuels sont l’occasion de présenter en interne au DDPS les dernières découvertes et activités réalisées dans le cadre des projets de recherche. Ils favorisent ainsi les échanges de connaissances au sein du département et contribuent de manière significative à la coopération.
Chaque année, des expertes et experts des programmes de recherche d’armasuisse Science et technologies (S+T) présentent les activités et projets menés dans le cadre de leurs programmes respectifs. Le troisième reporting annuel était consacré aux programmes de recherche « Systèmes sans pilote / Robotique » et « Spatial ». Environ 80 personnes intéressées appartenant au DDPS ont assisté à la manifestation et profité de l’occasion pour découvrir les derniers enseignements tirés des programmes de recherche, échanger des informations et réseauter.
Les robots sont plus que des machines
Le chef du programme de recherche Markus Höpflinger, armasuisse S+T, a ouvert l’événement et souhaité la bienvenue aux participantes et participants. Il a ensuite fourni un aperçu du programme de recherche « Systèmes sans pilote / Robotique » et présenté plus en détail les domaines d’activité et compétences de ce dernier. Ce programme de recherche est principalement axé sur le développement des compétences scientifiques et leur affectation à l’Armée suisse. À cet effet, il est essentiel que l’armée puisse utiliser des démonstrateurs robotique d’armasuisse S+T pour développer ses aptitudes et, dans l’idéal, pour des interventions réelles. En raison de la rapidité de l’évolution technologique, la robotique a encore un bel avenir devant elle, tant dans le domaine civil que militaire. Après cela, Tonya Müller, armasuisse S+T, a décrit le rôle joué actuellement par les drones et les véhicules au sol sans occupants pour l’élimination des munitions non explosées et l’enlèvement des mines posées. L’objectif principal est toujours de renforcer la sécurité des personnes tout en économisant des coûts ou du temps. C’est pourquoi des drones sont testés pour la détection et l’identification des explosifs dans les endroits difficilement accessibles ou pour l’enlèvement de munitions sur les places de tir. La présentation suivante portait sur les tendances internationales en robotique militaire ainsi que leurs implications pour les forces armées et la Suisse. L’étude a été réalisée en collaboration avec le Centre de politique de sécurité de Genève.
Une attention particulière a été accordée au robot Ascento, qui a été créé en collaboration avec le Centre Suisse des Drones et de la Robotique (CSDR) et l’ETH Zurich et est commercialisé par une entreprise spin-off. Ascento est un robot de surveillance automatique du périmètre. Le robot de patrouille utilise l’intelligence artificielle pour découvrir de manière autonome des irrégularités telles que des portes et fenêtres ouvertes, des détériorations de l’infrastructure ou des foyers d’incendie. L’intervenant a décrit les expériences faites et les défis surmontés, notamment avec l’aide du CSDR. Le dernier exposé concernait les coopérations entre les fabricants de drones suisses et le ministère de la Défense américain. L’industrie des drones suisse a joué un rôle important dans des projets de l’Unité d’innovation de la Défense américaine (US Defense Innovation Unit).
Le terme « drone » est l’appellation courante d’un aéronef sans occupants (en anglais : UAV - unmanned aerial vehicle). Il désigne à la fois les petits drones amateurs disponibles sur le marché et les grands drones militaires.
Plongée dans l’espace
L’après-midi, consacré au programme de recherche « Spatial », a commencé par l’allocution de bienvenue de Peter Friedli et Fabio Gambarara, armasuisse S+T. En entrée en matière, ceux-ci ont présenté aux participantes et participants les activités et compétences-clés du programme de recherche. Ce dernier n’est pas axé sur l’exploration de l’espace mais sur son utilisation concrète en tant que sphère d’opération de l’armée. L’élaboration d’une image de la situation dans l’espace est essentielle pour comprendre comment celui-ci est déjà utilisé aujourd’hui par différents acteurs. Le colonel d’état-major général Ludovic Monnerat, du commandement des Opérations, a expliqué les tâches à venir de l’Armée suisse en rapport avec l’espace.
Le premier exposé, réalisé par la société Ateleris et la Haute école spécialisée du nord-ouest de la Suisse FHNW, a montré de quelle manière les images étaient analysées à bord d’un satellite. Ateleris a évoqué les possibilités de détection des objets directement à bord du satellite grâce à l’intelligence artificielle, avant de les décrire de manière saisissante au moyen de bateaux dans les eaux suisses. La puissance de calcul et l’approvisionnement énergétique constituent deux défis particuliers dans ce domaine. La société Orbitare a ensuite présenté son projet Spaceloop et l’exploitation potentielle de ce dernier dans le secteur militaire. Spaceloop doit permettre de transmettre des messages par le biais de nanosatellites. De la sorte, les liaisons seraient assurées même en cas de perturbation de la communication sol-air. Pour terminer, la société Aerospacelab a présenté le projet SIGINT-Pathfinder, qui doit permettre d’acquérir de l’expérience dans le domaine de l’exploration de signaux par satellite.
SIGINT (Signals Intelligence ou exploration de signaux en français) est employé pour la recherche de renseignements et l’acquisition de connaissances grâce à l’analyse ciblée d’informations extraites de signaux électroniques et communications d’un secteur de surveillance déterminée.
Ces réunions annuelles en présentiel sont d’une grande importance pour toutes les personnes qui y participent car elles renforcent les échanges mutuels, fournissent un aperçu de l’avancement des recherches et contribuent à la compréhension mutuelle et une meilleure coopération.