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Essais de radar imageur pour la détection d’hélicoptères

La reconnaissance par l’image visant les activités au sol fournit des informations précieuses pour les services de renseignement. Ces images sont notamment capturées par des « radars imageurs », qui ont pour avantage de fonctionner de jour comme de nuit, mais également à travers les nuages. Des collaborateurs d’armasuisse Science et technologies (S+T) testent désormais la manière dont des objets volants pourront également être représentés à l’avenir.

07.10.2022 | Peter Wellig, domaine spécialisé Gestion de la recherche et recherche opérationnelle, armasuisse Science et technologies

Boîte blanche avec capteurs située directement sous l'aile droite d'un avion léger.
Le radar de recherche MIRANDA-35 est embarqué dans la capsule blanche sous l’aile droite de l’avion. On remarque ici les antennes servant à émettre et recevoir les faisceaux radars.

Les radars imageurs (Synthetic Aperture Radar, SAR) sont installés sur des drones, des avions ou encore des satellites. Ils permettent d’obtenir des images haute résolution semblables en tous points à des photographies. Pour ce faire, ils balayent la surface de zones définies à l’aide d’ondes électromagnétiques pour ensuite la reproduire en deux dimensions. Ces images renseignent par exemple des organisations militaires ou de renseignement quant aux activités au sol. Les radars SAR présentent l’avantage d’acquérir des images précieuses pour le renseignement de jour comme de nuit, et même à travers les nuages. Les ondes radar n’ont en effet pas besoin de la lumière du soleil et traversent sans problème les nuages.

Détection d’objets stationnaires et volants

À l’avenir, ces dispositifs devraient être en mesure de détecter et de distinguer des objets volants comme les avions et les hélicoptères : une performance remarquable, car les systèmes SAR sont avant tout conçus pour représenter le sol, et non pour détecter des objets volants. Ce nouveau mode de fonctionnement, appelé AMTI (air moving target indication), nécessitera de profondes modifications des algorithmes radar. À cette fin, armasuisse S+T et ses partenaires ont récolté de premières données précieuses pour l’évaluation de l’AMTI dans le cadre d’une campagne de mesure en Suisse fin août 2022.

Premières mesures en Suisse

La campagne de mesure a été réalisée avec le capteur de recherche SAR « MIRANDA-35 » conçu par le Fraunhofer-Institut für Hochfrequenzphysik und Radartechnik et installé sur l’avion léger Delphin. Afin de représenter pour la première fois des objets volants à l’aide de MIRANDA-35, un Eurocopter EC635 de l’Armée suisse a effectué plusieurs vols sous l’avion, selon différentes trajectoires, directions et vitesses. L’objectif est d’obtenir des images nettes et à haute résolution de l’hélicoptère en vol. Le cas échéant, il serait possible non seulement de détecter, mais aussi de distinguer des avions, des drones de grande taille et des hélicoptères dans l’espace aérien inférieur à l’aide de ces images. Cela contribuerait grandement à l’image locale de la situation aérienne et permettrait de la compléter. Celle-ci fournit aux utilisateurs une liste des objets volants se trouvant au sein d’un espace aérien défini.
Les données récoltées sont actuellement traitées par des chercheurs de l’université de Zurich à l’aide d’algorithmes spéciaux. Il sera particulièrement intéressant d’étudier les limites de la netteté, notamment la vitesse de vol maximale à laquelle une image interprétable peut être obtenue.

Ces essais en vol complexes ont été effectués par les domaines Essais en vol, armasuisse Systèmes aéronautiques, et Senseurs, armasuisse S+T. La campagne de mesure s’est inscrite dans le cadre des activités du programme de recherche « Reconnaissance et surveillance » d’armasuisse S+T. Ces essais ainsi que d’autres visent à évaluer le potentiel de développement des systèmes SAR.


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